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Liste de Didier Deschamps pour l’Euro 2024 : le sélectionneur des Bleus prêt à bousculer ses habitudes

Didier Deschamps lors de l’annonce de la liste pour la Coupe du monde au Qatar, dans les locaux de TF1 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 9 novembre 2022. ANTHONY DIBON / AP Depuis douze ans qu’il exerce le métier de sélectionneur de l’équipe de France de football, Didier Deschamps pourrait aisément se prêter à l’exercice les yeux fermés : un sourire au présentateur ou à la présentatrice en début de JT, sur les coups de 20 heures, puis trente minutes d’attente avant ce ton monocorde et ce soin accordé à l’articulation des noms des heureux élus. Jeudi 15 mai, au journaliste de TF1 Gilles Bouleau, le Bayonnais va dévoiler sa liste de joueurs retenus pour disputer l’Euro, qui démarre le 14 juin en Allemagne. Ses choix, le sélectionneur les clarifiera ensuite dans l’auditorium de la première chaîne, lors d’une conférence de presse. L’occasion notamment pour les « 65 millions de sélectionneurs » que compte le pays de comprendre les différences entre son groupe et ceux qu’ils ont soigneusement composés ces derniers jours sur des plates-formes proposant de convoquer 26 hommes, comme le permet l’UEFA, organisatrice du tournoi. Mais permettre n’est pas contraindre, et Didier Deschamps pourrait se contenter de donner 23, 24 ou 25 noms. C’est l’une des grandes interrogations de cette liste, qu’a dû ressasser le Basque dans sa quête du collectif idéal, prérequis essentiel à ses yeux avant d’entamer une compétition. En mars, il annonçait avoir un « noyau dur de 16, 17, 18 ou 19 joueurs », déjà assurés de faire partie de l’aventure outre-Rhin. « S’il n’y a pas de soucis physiques », avait-il adroitement ajouté. Le champion du monde, à la fois comme joueur et sélectionneur, connaît trop bien les aléas du football et avait senti venir le vent mauvais des fins de saison éreintante. Au cours des semaines précédentes, il a constaté l’accumulation de mauvaises nouvelles et vu l’incertitude émerger autour de certains joueurs. Mike Maignan, Aurélien Tchouameni et Kingsley Coman, actuellement blessés, seront-ils remis à temps ? Lucas Hernandez, victime d’une rupture des ligaments croisés avec le Paris Saint-Germain (PSG), est, de son côté, déjà forfait. « Je ne vais pas faire le malin » Dans ces conditions, pourquoi ne pas viser plus ? Lors du dernier Euro, quand l’UEFA avait décidé d’élargir les listes jusque-là figées à 23, l’innovation n’avait pas fonctionné chez les Bleus. « Au départ, ils sont contents les 26, mais après… », expliquait Didier Deschamps dans un entretien à L’Equipe en août 2021. Seuls 23 joueurs pouvaient figurer sur la feuille de match, trois étaient donc contraints de rester dans les tribunes. Un coup porté au moral, qui pouvait déteindre sur le reste du groupe. La règle a été supprimée pour le Mondial au Qatar, dont les Bleus ont atteint la finale… mais à 24 − Lucas Hernandez et Karim Benzema, blessés, avaient dû quitter le groupe. « Passer à 26 pour remplir des cases ne m’intéresse pas. Je ne vais pas non plus faire le malin et prendre 23 joueurs pour ensuite me retrouver en difficulté parce que je n’en aurai pas pris assez. (…) Si je prends 26 joueurs, c’est que j’estimerai que c’est utile pour l’équipe de France. M’adapter, c’est mon maître-mot », détaillait Didier Deschamps à l’Agence France-Presse (AFP) début mai. Lors des dernières compétitions, le sélectionneur l’a prouvé en se montrant moins intransigeant qu’auparavant sur certaines décisions. En 2021, il avait ainsi convoqué Benzema pour le tournoi continental, alors que celui-ci n’avait plus joué depuis six ans en équipe de France. Pour le Mondial au Qatar, il avait dérogé à l’un de ses principes − ne pas entamer la préparation avec des joueurs diminués −, en profitant de l’élargissement de la liste pour convoquer Raphaël Varane, alors incertain. Davantage favorable à un groupe de 23, le sélectionneur pourrait imiter son choix de 2022 : ratisser large, pour anticiper d’éventuels forfaits. La surprise Barcola ? Maignan et Coman, absents depuis mi-avril, et Tchouameni, victime d’une fracture de fatigue au pied et incertain pour la finale de la Ligue des champions à laquelle participe le Real Madrid le 1er juin, ont donc de bonnes chances d’être présents dans le groupe. Pour l’ailier et le milieu, une solution de repli pourrait être envisagée grâce à un passage à 26. « Le Monde » décrypte l’actualité et les enjeux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Un joueur supplémentaire pourrait ainsi être retenu dans l’entrejeu – Matteo Guendouzi, Jordan Veretout ou Khéphren Thuram ? – tandis que la surprise Bradley Barcola, auteur de bonnes performances avec le Paris Saint-Germain (dont mercredi 15 mai, face à Nice) mais qui n’a jusque-là connu que les Espoirs, pourrait faire son apparition parmi les attaquants. Au cours de son mandat, le sélectionneur n’a retenu que quatre joueurs qui n’avaient pas encore mis les pieds chez les Bleus pour disputer une compétition internationale. « Ce n’est pas parce que je n’ai pas l’habitude d’appeler en phase finale des joueurs que je n’ai pas retenus avant que je vais me priver. Je ne fonctionne pas avec ce type de règles », a insisté Didier Deschamps à l’AFP. Attaché au vécu sous le maillot national, il pourrait privilégier le choix Moussa Diaby, qui compte déjà 10 capes. L’absence de Lucas Hernandez pourrait ouvrir la porte à un retour de Ferland Mendy ou Lucas Digne, pour servir de doublure au latéral gauche titulaire, Théo Hernandez. Le sélectionneur pourrait également consolider son secteur défensif avec l’ajout d’un défenseur central. Dans ce cas, Axel Disasi tiendrait la corde. En cas de nouveau pépin physique, Didier Deschamps aura jusqu’au 7 juin, date limite d’envoi de la liste officielle à l’UEFA, pour ajuster son groupe. Denis Ménétrier

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