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Gianni Infantino reconfigure la FIFA pour étendre son pouvoir

Gianni Infantino (à droite), le président de la FIFA, le 15 mai 2024, à Bangkok. HANDOUT / AFP « Nous allons restaurer l’image de la FIFA. » Le 26 février 2016, Gianni Infantino était élu à la présidence de la Fédération internationale de football association (FIFA), alors minée par une kyrielle de scandales de corruption. Prenant une posture de chevalier blanc, l’ex-secrétaire général de l’Union des associations européennes de football (UEFA) se targuait alors d’avoir contribué, en tant que membre de la commission des réformes de la FIFA, à mettre en place et faire voter une batterie de mesures (limite des mandats pour le président, séparation entre le représentatif et l’opérationnel, secteur dévolu au secrétaire général), censées redorer le blason de l’institution. Huit ans plus tard, M. Infantino et son conseil (gouvernement de la FIFA, composé des représentants des confédérations continentales) vont soumettre, vendredi 17 mai, au vote du 74e congrès de l’instance, à Bangkok, une série d’amendements aux statuts de la FIFA. Parmi ces ajustements figurent plusieurs propositions-clés qui pourraient graver dans le marbre le mode de gouvernance particulièrement dirigiste de M. Infantino. Lequel a tenu d’une main de fer les commandes de la FIFA, au détriment de son ex-secrétaire générale sénégalaise Fatma Samoura, démissionnaire fin 2023 après avoir été longtemps réduite à un rôle de figurante. Empire verrouillé à triple tour Ainsi, en vertu de ces amendements, le secrétaire général ne sera plus le « directeur général de la FIFA » mais est « responsable de l’organisation, de la gestion et de l’administration du secrétariat général ». Le numéro deux de la FIFA rendra des comptes non plus uniquement au conseil, mais également au président. Les activités du secrétaire général, chargé de mettre en place la politique, « l’orientation stratégique », et placé sous l’autorité de M. Infantino et du Conseil, seront ainsi « supervisées » par le président et son gouvernement. Ces amendements reconnaissent également la compétence du secrétaire général à « proposer des personnes candidates pour les fonctions de président, vice-président et membre des commissions permanentes ». La FIFA assure au Monde que, « conformément aux meilleurs standards internationaux en termes de bonne gouvernance, les statuts confirment et formalisent les responsabilités du secrétaire général » et ne sont pas à rebours des réformes de 2016. « Il n’y aura pas d’impact sur la séparation claire des pouvoirs au sein de la FIFA », insiste l’instance. La nomination au poste de secrétaire général, fin 2023, du Suédo-Néerlandais Mattias Grafström, dont la mère a longtemps travaillé à l’UEFA, confirme pourtant la volonté de M. Infantino de verrouiller son empire à triple tour. Il vous reste 55.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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