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Un fringant centenaire

Le 20 septembre 1924, pour son premier match, l’AS Monaco battait l’Avant Garde Gauloise de Nice 2 à 1. Cent ans plus tard, le 28 septembre 2024, au stade Louis II, les Rouge et Blanc s’imposent contre Montpellier SC sur le même score. Entre temps, le club de la Principauté est devenu un club majeur du championnat de France (8 titres de Champion de France et 5 coupes de France notamment) et jouit d’une renommée européenne.
AS Monaco – Montpellier SC : 2-1
AS Monaco : Balogun 33’, Camara 90+8’ / Montpellier SC : Nzingoula 16’
Samedi soir, les spectateurs attendaient une victoire facile et un feu d’artifice de buts pour célébrer le centenaire de l’AS Monaco. Mais, il arrive parfois qu’un seul cadeau bien choisi ravisse davantage que plusieurs. Lamine Camara l’a bien compris et a fait exploser de joie le stade en marquant le but victorieux à la dernière seconde du temps additionnel. Même si le match n’a pas été simple, l’honneur est sauf : les coéquipiers de Denis Zakaria ont tenu leur rang devant leurs illustres prédécesseurs.
Quel plaisir en effet de revoir les anciens joueurs lors d’un tour d’honneur organisé à leur intention : les silhouettes sont certes moins sveltes et affutées, certains ont désormais les tempes grisonnantes, mais tous affichent la joie d’être célébrés et savourent les applaudissements. Chaque génération a ses chouchous : Lucien Cossou, Claude Puel, Gérard Banide, Ali Benarbia, Emmanuel Petit, Marco Simone, Dellio Onnis, Jean-Luc Ettori, Bruno Bellone, Ludovic Giuly…
Un homme reçoit une ovation particulière. Le départ des joueurs de la génération dorée de 2017 avait laissé un goût d’inachevé. Andrea Raggi a constaté qu’il n’a pas été oublié. Heureux, il est monté en Pesage et a salué les Ultras. Les journalistes sportifs se concentrent beaucoup sur les performances et statistiques personnelles et mettent volontiers sur un piédestal les chasseurs de records. Les supporteurs gardent pourtant une tendresse particulière pour les joueurs combatifs, exemplaires et respectueux du maillot qu’ils portent. L’Italien appartient à cette catégorie.
Un spectacle pyrotechnique a clos les célébrations de très belle façon et a rappelé pourquoi nous aimons ce club atypique. La vision et les ambitions de la famille princière, les exploits de joueurs prestigieux et la formation de jeunes joueurs ont permis à ce club niché sur un minuscule rocher de deux km2 de conquérir des titres, d’incarner une certaine idée du jeu et d’écrire de belles pages d’histoire.
Mais l’histoire ne doit pas s’arrêter là. Les civilisations sont mortelles, les clubs de football aussi. Après les princes Louis II, Rainier III et Albert II, leurs successeurs auront-ils également à cœur de conserver cet héritage et de perpétuer ce lien unique entre Monaco et le monde extérieur ? Souhaitons-le. Le football est aussi désormais une histoire d’argent. Le club a la chance d’avoir à sa tête M. Dmitri Rybolovlev. Nous lui devons un titre de Champion de France et la plus belle équipe française de ces dix dernières années. Depuis 2011, il assure non seulement l’équilibre financier du club, mais prépare aussi son avenir en construisant un nouveau Centre de Performance à La Turbie. Une vente serait toujours en discussion. Dans cette hypothèse, espérons que les prochains investisseurs sauront préserver l’identité du club.
Enfin, il revient aussi aux actuels supporters de l’AS Monaco de préparer l’avenir. Souvent pleins à l’extérieur, les parcages illustrent le lien qu’a su créer le club du Rocher à travers le pays. Son histoire, son maillot iconique et sa tradition de jeu élégant en font un club aimé aux six coins de l’hexagone. Si ce lien disparaît, le club y perdra une partie de son âme. Très peu d’entre nous auront malheureusement la chance d’assister aux célébrations du bicentenaire du club. A nous de transmettre à nos enfants et petits-enfants la passion qui nous habite. Ainsi, en septembre 2124, à leur tour, ils applaudiront les anciens et auront une pensée pour nous.
Désormais centenaire, le club est toujours fringant. En championnat de France, il est le seul à suivre le rythme effréné du club parisien. Un duel intense s’annonce. En Ligue des Champions, une victoire en Croatie serait porteuse de grands espoirs. Le deuxième siècle d’existence de l’AS Monaco débute ; l’avenir paraît prometteur. Longue vie aux Rouge et Blanc et à ses supporters ! Photo : GLF

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