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MERCATO – Pendant que l'Arabie saoudite attire les grands joueurs, le Qatar fait son marché chez les jeunes

Marcelo Brozovic à Al-Nassr, Ruben Neves à Al-Hilal, Karim Benzema à Al-Ittihad… Cet été, il n’y en a que pour l’Arabie saoudite, sa Saudi Pro League et les sommes ahurissantes que le Fonds Public d’Investissement du royaume est prêt à débourser, pour s’attirer les faveurs des grands joueurs européens. Le mercato avance, et les joueurs de renom posent leurs bagages à un rythme étonnamment régulier dans le plus grand pays du Golfe. Suivez le Tour de France en direct sur Eurosport ! Ad Non loin de Riyad ou de Djeddah se trouve pourtant un émirat qui veut lui aussi se transformer en une place forte du football, et qui constate avec une pointe d’impuissance les efforts de son voisin. Un émirat qui a organisé il y a peu le plus grand événement de football sur la planète, et qui a désormais adopté une stratégie différente pour développer sa politique de soft power : le Qatar. Transferts Les 14 infos mercato de lundi IL Y A UNE HEURE Lihadji dans le viseur d’Al-Duhail Embarqué depuis plus longtemps que son voisin saoudien dans son projet, l’émirat n’a pas, ou plus, pour objectif de réunir les plus grandes stars mondiales dans sa Qatar Stars League de 12 équipes. En revanche, il investit un marché moins médiatisé, celui des jeunes joueurs. L’an dernier, deux joueurs issus du centre de formation du PSG, alors âgés de 19 ans, avaient pris la direction du Qatar : Kaïs Najeh et Sekou Yansané. Cet été, déjà trois joueurs français de 20 à 21 ans, dont Younes El Hannach, autre joueur du PSG, les ont rejoints. Et ces derniers jours, les arrivées à Al-Duhail de Ibrahima Diallo et surtout Isaac Lihadji, l’ancien grand espoir de l’OM qui s’est embourbé au LOSC puis à Sunderland, sont dans les tuyaux. "On remarque une vraie augmentation des demandes venues du Qatar depuis plusieurs années, explique Nadir Rachid, agent de plusieurs jeunes joueurs en centre de formation, et pour la plupart installés en France. Quand on en parle, avec d’autres agents, on se dit : ‘c’est en marche’." Une augmentation qui s’explique par l’élargissement du quota réservé aux étrangers, qui est de 7 joueurs désormais. Le mouvement ne se limite d’ailleurs pas à l’Hexagone ; il s’étend à l’Europe, au Maghreb et même à l’Amérique du Sud dans une moindre mesure. Al-Duhail a par exemple mis la main sur Ibra Bamba, un défenseur central de 21 ans qui a signé une saison pleine au Vitoria Guimaraes. Al-Sadd a de son côté accueilli un international U20 du Brésil, Giovani. Les sommes engagées pour faire venir ces joueurs, peu expérimentés, dépassent rarement les 10 millions d’euros. Développer le championnat sur la durée Raphaël Le Magoariec, expert des politiques de soft power dans les Etats du Golfe et auteur de "L’empire du Qatar. Le nouveau maître du jeu ?", n’a pas de mal à inscrire cette tendance dans la stratégie globale de l’émirat en termes footballistiques. "Depuis longtemps, au Qatar, il se dit dans les structures : ‘faisons venir des jeunes pour faire progresser le niveau du championnat. Ce n’est pas Xavi (arrivé à Al-Sadd en 2015, ndlr) qui va le révolutionner’. Avec le PSG, puis surtout avec la Coupe du monde, le Qatar a gagné une légitimité, détaille le géopolitologue. Maintenant, il veut développer son championnat sur la durée." Pour cela, le Qatar a donc décidé de miser sur de très jeunes joueurs, destinés à rester longtemps dans le championnat pour le rendre encore plus compétitif. La nomination en mars 2022 de l’ancien directeur sportif du PSG, Antero Henrique, à la tête de la Qatar Stars League, laisse peu de doute. "La tendance s’est accélérée depuis qu’Henrique est arrivé à la tête de la Ligue (en mars 2022, ndlr), précise Nadir Rachid. Il connaît très bien ce marché." Le Qatar ne fait plus peur Mais quel intérêt sportif trouvent ces jeunes pousses à embarquer pour le Qatar, alors qu’ils pourraient espérer à moyen terme une place dans un bon championnat européen ? "Chez les Qataris, il y a vraiment du niveau. On ne les connaît pas, comme ils n’évoluent pas en Europe, on les sous-estime. Ils sont tout de même les champions d’Asie en titre", rappelle à juste titre Raphaël Le Magoariec. D’ailleurs, la QSL continue d’attirer des joueurs confirmés – Andy Delort et Rodrigo sont arrivés la semaine dernière – ou des stars désireuses de tenter leur chance sur le banc de touche – comme Hernan Crespo à Al-Duhail. Mais la ligue ne peut pas encore rivaliser sérieusement avec les championnats européens. Sauf que les arguments employés par les équipes sont tout autres. Des infrastructures de pointe héritées de la Coupe du monde 2022, un contrat déjà juteux compte tenu de leur âge, un climat et un rythme de vie très avantageux, un suivi physique, nutritionnel et médical du plus haut niveau avec des visites à Aspetar, ce centre de soins prisé des plus grands joueurs du monde pour récupérer ; le Qatar ne manque de rien pour amener de jeunes joueurs à se laisser tenter. "On remarque aussi que les équipes jouent sur l’écho culturel, complète Nadir Rachid. Pour certains joueurs à qui on refuse par exemple de faire le ramadan, un pays comme celui-là ressemble plus à leur culture et respectera mieux leurs habitudes." Raphaël Le Magoariec de synthétiser : "Avant, les joueurs se posaient des questions ; aujourd’hui, le Qatar ne fait plus peur." La naturalisation, ultime étape A des frais limités, l’émirat multiplie les jeunes recrues talentueuses, mais barrées au plus haut niveau mondial, pour pouvoir faire progresser linéairement son championnat. La stratégie est claire, et comporte un ultime atout, qui rappellera quelque chose aux amateurs de handball qui se souviennent de la finale du Mondial France-Qatar, en 2015. A terme, le Qatar fait aussi cela pour renforcer sa sélection en naturalisant des joueurs, assurent chacun de leur côté nos deux interlocuteurs. Si les joueurs arrivent après 18 ans, ils doivent résider 5 ans au pays pour pouvoir porter le maillot des Al-Annabi (Les Bordeaux), selon la législation en vigueur. A 26, 27 ans, il serait donc possible pour la plupart des jeunes arrivants de renforcer la sélection, déjà portée par plusieurs joueurs nés à l’étranger comme Almoez Ali. Le Qatar n’empile pas les stars, comme s’y attelle cet été son voisin saoudien ; mais lui aussi a une ligne de conduite. Et il s’y tient. 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